Champs de briques
Me voilà donc arrivé à Xi'An, celle qui sera ma ville de résidence pour les 9 prochains mois.
Comme à chaque arrivée dans une nouvelle contrée, un tour du locataire s'impose, afin de découvrir le quartier, les endroits sympas et stratégiques, ainsi que pour faire de nouvelles connaissances...
J'habite dans le sud de la ville, dans le quartier des universités, près de ce qu'on appelle la pagode de la grande oie sauvage de Xi'An, Dayanta (大雁塔).
Autours de cette pagode, qui est en fait une tour, s'étendent de vaste espaces au sud, destinés à devenir un centre touristique, commerciale et résidentiel pour nouvelles fortunes, de très grande ampleur. Tout de rouge et d'architecture traditionnelle revêtus, les bâtiments sortent ainsi de terre à une vitesse impressionnante, comme il est d'usage en Chine...
C'est en m'éloignant un peu de cet endroit, encore plein de touristes en cette fin de journée du mois d'août, que je suis arrivé dans un champs de briques, d'une dimension dépassant l'entendement...
Par champs de briques, j'entends ces endroits, qui rasés pour faire place aux projets et aux investissements immobiliers en tout genre, rassemblent quelques chercheurs de briques, avant le début des terrassements.
En effet la brique, matière première de la construction chinoise, et aussi très célèbre pour ces fabriques esclavagistes, attire aussi quelques couples de chinois, non moins attirés par l'aspect romantique de la place, que par les trésors souterrains.
A l'aide d'instruments évidemment très primaires, ces couples de chinois arborant la quarantaine, s'efforcent de creuser dans les fondations, des anciennes demeures pour y extraire l'or rouge, j'ai nommé la brique...
Forts de bouts de tissus, pour se protéger du soleil, qui s'est gentiment écrasé toute la journée sur cette espace sans ombres, leurs mines guillerettes à mon approche permet d'engager quelques discussions.
Tous très contents de se faire tirer le portrait, leurs sourires m'entraînent à leur répondre avec le mien...
Un homme un peu plus ancien, au cheveux déjà bien grisonnants, me dira même sa joie de savoir son portrait traverser les frontières, et invita sa compagne à ses côtés pour une seconde photographique...
Tandis que de l'autre côté du petit mur, la pelouse fraîche et verdoyante contraste irrémédiablement avec ce paysage de désollation qu'est le champs de briques...
Enfin un camion aux trois roues plein de véhémence s'attaquera à la traversé d'un chemin de terre, et trop proche de l'ornière se penchera doucement dans l'orifice pour ne pas pouvoir y ressortir...
En quelques secondes quelques visages s'approchent, débattent et passent quelques coups de fils, avant de repartir à la tâche... Il est 18h45.